
Lorsque j’ai écrit Les Disparus de Blackmore en 2022, mon intention était de rendre hommage à deux des auteurs qui ont le plus marqué mon adolescence : Agatha Christie et Howard Phillips Lovecraft. J’ai donc imaginé une intrigue à la croisée de leurs chemins littéraires : un huis clos sur une île franco-britannique, dans une ambiance so british, digne de Christie, mais teintée de mystère et de bizarrerie, une atmosphère si chère à Lovecraft. Le tout situé dans les années folles, bien sûr, pour ajouter un parfum d’époque.
Ainsi, au moment de créer les personnages (l’une des premières étapes pour moi lors de l’élaboration d’un roman), une idée s’est naturellement imposée. Trois années durant, j’avais mené, avec cinq de mes petits camarades auteurs, une campagne de jeu de rôle un peu folle : Horreur sur l’Orient-Express, dans l’univers de L’Appel de Cthulhu, lui-même inspiré de l’univers lovecraftien. Cinq auteurs, cinq personnages hauts en couleur, portés par des interprètes aussi inventifs qu’enthousiastes. Les cinq gaillards étant des romanciers talentueux, ils avaient campé leurs personnages à la perfection, vous vous en doutez. Ces protagonistes avaient vécu des aventures inoubliables à travers l’Europe, jusqu’à Constantinople. Leur richesse et leur profondeur m’ont donc donné envie de les faire revivre, de leur offrir la postérité, en quelque sorte, en les intégrant dans mon roman – avec leur bénédiction, bien sûr !
Mais alors… les avez-vous reconnus ? Allez, il est temps de lever le voile :
Edward Pierce, détective de l’étrange moustachu et “inverti”, comme on disait à l’époque, au flegme tout britannique, grand amateur d’énigmes ? C’était Fabrice Mazza, évidemment !
Le père Pat Molloy, prêtre irlandais indépendantiste, à la chevelure flamboyante, intrépide et fidèle ? Nicolas Lebel, of course !
Callum McCann, aliéniste fort bavard, mais au cœur si grand ouvert ? Olivier Bal, sans hésitation !
Steve Stevens, antiquaire élégant, à l’allure élancée, pince-sans-rire et fin amateur d’art ? Alexis Laipsker, bien sûr !
Et enfin Nicky Tudor, marin bourru au cœur tendre, bagarreur à la carrure et au nez de boxeur ? Qui d’autre que Niko Tackian ?
Voilà, le secret est dévoilé ! Je me suis régalé à redonner vie à ces personnages dans une nouvelle aventure. Et je dois beaucoup à mes compagnons de jeu, dont l’imagination et l’interprétation ont donné une belle épaisseur à ces figures de fiction. Qu’ils en soient ici remerciés !