
Je relance ici ma série des Confidences Livresques, dans laquelle je vous partage anecdotes, souvenirs et petits secrets autour de mes romans – passés ou à venir. Et je commence aujourd’hui avec… L’Apothicaire ! Un polar historique qui se déroule en 1313, et dans lequel j’ai voulu rendre un hommage appuyé à l’un de mes maîtres à écrire : le grand Umberto Eco.
Publié en 2012, c’est sans doute le roman qui m’a demandé le plus gros travail de documentation (et vous le savez peut-être : la documentation, c’est un peu mon dada…). Avec la série des Gabriel Joly, c’est même l’un des rares romans où la recherche s’est étalée sur plusieurs années. Le point culminant ? Dix jours passés à moto (oui, à moto), sur les routes de Compostelle, pour suivre au plus près l’itinéraire d’Andreas et ses compagnons. Chaque jour, je m’arrêtais dans l’une des villes traversées par les personnages, guidé par des experts locaux, qui me faisaient visiter les monuments encore debout depuis le XIVe siècle et me racontaient leur histoire. Grâce à eux, j’ai pu nourrir mon récit d’un maximum d’authenticité.
Mais ce que vous ignorez peut-être, c’est qu’une scène du livre s’inspire très directement d’un moment vécu : la rencontre entre Aalis et une famille de bergers dans un petit village de l’Hérault. J’y ai même gardé les véritables prénoms de ce couple inoubliable – Luc et Marie ! Chaque détail est tiré de ma rencontre, un an avant la rédaction du roman, avec cette famille aussi chaleureuse que fantasque, qui élève toujours chèvres et moutons au milieu des vieilles pierres de la vallée de l’Orb. Et le bébé que Marie tient dans ses bras lors de la scène ? Il existe bel et bien. C’est aujourd’hui un solide gaillard que je retrouve chaque année avec bonheur, lors de mes pèlerinages dans leur village.
Parfois, je me dis que mes meilleures scènes sont peut-être celles qui m’ont été soufflées par la vie elle-même…