Chères et chers,
J’ai une très bonne mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Contrairement à ce qui était prévu, Le Fantôme de Versailles, quatrième tome des enquêtes de Gabriel Joly, ne sortira pas cette année… Lors, je prie tous ceux qui l’attendaient de pied ferme de m’excuser, et j’espère que la raison de cette annulation saura les réjouir tout autant que moi.
Car, en effet, la vie étant parfois un peu étrange, et comme j’ai pris l’habitude de tout vous dire, figurez-vous que cela faisait des semaines et des semaines que je n’arrivais pas à avancer dans mon écriture. Pour la première fois de ma vie. Je m’enfermais tristement dans une sorte de blocage, occasionné sans doute par mes préoccupations diverses en ces temps quelque peu troublés, et qui d’ailleurs avait déjà fait reculer la date de sortie dudit roman. Et puis, tout à coup, paf, j’ai compris ! J’ai compris pourquoi je n’arrivais pas à écrire ce livre-là : un autre m’appelait.
Un autre livre, dont je vous ai déjà parlé ici, et qui me suppliait de venir l’écrire, toutes affaires cessantes. Parfois, il faut savoir reculer pour mieux sauter alors, en commun accord avec ma bienveillante éditrice que j’aime si fort, j’ai rangé Gabriel bien au chaud dans un tiroir, et je me suis lancé tête baissée dans Pour ne rien regretter, un roman qui raconte l’histoire de Vera, fille spirituelle du Bohem de Nous rêvions juste de liberté.
Et ma parole, quel bonheur ! Je ne crois pas exagérer en disant que jamais, en trente ans de métier, je n’ai éprouvé une telle ferveur en écrivant un roman. Les mots me viennent tout seuls, les pages défilent comme une envie de liberté, Vera prend vie sous mes doigts comme si elle avait toujours existé, et ensemble on se sent pousser des ailes, et bon sang qu’est-ce qu’il me tarde de vous la présenter !
Aussi, je vous demande encore un peu de patience et vous promets qu’en octobre prochain vous pourrez rencontrer ma petite Vera, ma deuxième Bohem, et je veux croire qu’elle vous emportera comme elle m’emporte à Providence, au fil des pages de Pour ne rien regretter.
Je pense à vous chaque jour, en tapant sur mon clavier. Promis. Je pense à vous et je vous remercie de votre fidélité patiente. De votre confiance. Et d’ici là, peut-être aurons-nous le plaisir de nous croiser aux Quais du polar de Lyon, où je serai présent pour fêter leur vingtième anniversaire.
Prenez soin de vous et des vôtres, la vie est un cabaret !
Henri